Le vaudou est en réalité un culte d'origine béninoise, né de la fécondation d'une religion africaine animiste(forme primitive de la religion) par le catholicisme, à la suite de la déportation et de la réinstallation d'esclaves africains sur le continent américain. Il est désormais pratiqué en Haïti, à Cuba et dans certaines régions d'Amérique du Sud(Brésil) et du Nord(Louisiane). Culte syncrétique qui mêle les esprits de la terre, des morts et les saints du catholicisme, il s'organise autour d'une liturgie chrétienne(baptême), mais également de pratiques extatiques(danses et chants).
Il y a ainsi dans le vaudou des éléments qui semblent en appeler à la sorcellerie: la communication avec les morts, l'usage de fétiches et surtout la transe qui, par ses débordements charnels et l'émulation qu'elle suppose, est d'abord étrangère au contrôle de soi qu'invoque le christianisme, et qui, par ses effets recherchés(possession), est cette fois très directement contraire aux principes religieux du catholicisme.
Le vaudou s'accorde d'autant plus à une conception occidentale du pouvoir sorcier qu'il s'avère doublement une magie noire: magie sombre et sacrificielle, mais aussi magie d'une Afrique exotique aux yeux des Occidentaux.
Source: «La sorcellerie», Lionel Obadia